


Courtin (Pierre)
Jubilé de Mars : affiche pour La Hune
1972
Gravure au burin sur papier de Rives
Le sujet : 49 x 36 cm
La feuille : 55 x 38 cm
Imprimeur : Bellini
Éditeur : La Hune
Tirage inconnu (le burin du Jubilé de Mars, avant la lettre, a été tiré à 20 exemplaires justifiés et signés)
Quelques pâles rousseurs
Engraving on Rives paper
Plate : 19 x 14 in
Sheet : 21.5 x 15 in
Printer : Bellini
Publisher : La Hune
Edition unknown (edition of 20 numbered and signed impressions of the engraving Jubilé de Mars, before letters)
Some pale foxing
Réf. Pierre Courtin : l’œuvre gravé 1944-1972, Paris, Yves Rivière, 1973, n° 388 (pour le Jubilé de Mars, avant la lettre)
Fils de paysans, Pierre Courtin (1921-2012) consacre sa vie à la gravure, « sorte d’exploit car les temps modernes [l’] ont ravalée [...] au rang d’art secondaire, ou plutôt second, complément d’activité pour les peintres ou les sculpteurs » (Emmanuel Pernoud, « Sumer-sur-Seine », Pierre Courtin, la gravure tactile, cat. exp. Paris, BNF, 1998, p. 3). Il a trouvé, dans les limites étroites de la plaque, une liberté peu commune, un langage propre, donnant au burin – technique physique et exigeante s’il en est (voir le Guide technique) – la première place.
Animé d’une « véritable rage de pureté plastique » (Pierre Courtin, « Longue complainte », ibid., p. 32), l’artiste s’affranchit de la figuration avant de laisser peu à peu la figure ressurgir, à l’exemple de cette affiche spécialement réalisée pour son exposition à la mythique librairie-galerie du boulevard Saint-Germain, La Hune.
Courtin est aussi l’auteur de très beaux textes consacrés « aux noirceurs de la gravure » (ibid., p. 32), dans lesquels il expose sa conception de l’artiste-artisan, de l’artiste laborieux et non génial : « Tout le bas peuple grave. La vraie gravure est une calamité pour les gardiens de monuments publics, lesquels, sans arrêt, poursuivent les graveurs, ces pauvres innocents qui grattent les pierres dans les lieux tranquilles ou inscrivent des noms sur les statues isolées. La vraie gravure ne naît, ne prolifère et ne s’apprécie que dans les coins sombres et peu fréquentés. » (Pierre Courtin, Lamentation du graveur, Paris, Berggruen, 1962, n. p.)